Sources
Chantal Landi fait une recherche sur les origines communes de la musique ancienne et de la polyphonie corse, et établit un rapport avec la musique corse, dans la liberté d’improvisation et d’ornementation, les harmonies, les mélodies ou les variations de micro-intervalles ….
Pendant des siècles, le patrimoine musical s’est transmis oralement , et cette transmission est beaucoup plus fidèle que nous pouvons actuellement l’imaginer. Nous la sous-estimons car il n’est plus de mode d’apprendre « par coeur » et la mémoire étant une sorte de « muscle », il s’atrophie s’il n’est pas utilisé….
Nous sommes maintenant sous l’influence de la radio, de la télévision, et toutes sortes de musiques, quelques intéressantes qu’elles puissent être, nous ont formé une oreille « mondialisée » bien différente de nos ancêtres, et ont notamment éradiqué tous les modes anciens qui nous avaient été transmis de siècle en siècle jusque dans les années 50, en occupant tout l’espace sonore jusque dans la rue et de façon permanente.
La Corse, par sa situation géographique, par son relief et ses montagnes abruptes et difficilement accessibles a gardé longtemps des témoignages des anciens, de façon très fidèle probablement. Bien que la Corse ait subi de nombreuses attaques d’envahisseurs divers (Grecs, Phéniciens, Rome, Gênes, Pise, maures, France etc) , les influences ont eu du mal à se frayer un chemin dans les montagnes reculées ….
Les chanteurs corses formaient un ensemble pendant toute leur vie, seule la mort de l’un d’entre eux ouvrait la porte à une autre perspective. La culture était profondément enracinée, et la transmission était donc toujours assurée, et toujours fidèle. Voilà comment nous pouvons trouver en Corse des témoignages de chants et de techniques disparus depuis longtemps ailleurs, et ce, malgré toutes les différentes influences qui l’ont traversée.
Même sous la contrainte de Rome, obligés d’apprendre le grégorien, les Corses ont adapté la technique de la paghjella sur les chants d’église pour mieux se l’approprier. C’est assez amusant d’ailleurs de trouver des thèmes grégoriens chantés en paghjella à 3 voix !
J’écrirai plus tard davantage sur ce passionnant sujet, mais pour l’heure, je vais simplement vous donner des liens pour entendre les similitudes et différences entre la Polyphonie Corse sacrée et profane et certaines musiques anciennes de la Méditerranée…… A Murella chante parfois certains de ces chants dans des ateliers de Polyphonie Corse ou en concert.
D’abord, tout près de la Corse, la Sardaigne.
Le chant Sarde
Les chants sardes sont à la fois très différents des chants corses et ont certaines similitudes fascinantes. Le chant Corse est à 3 voix, le chant sarde est à 4 voix. Le chant sarde sacré est très différent du chant profane, plus gai et entraînant, et il n’y a certes aucun équivalent en Corse du Ballu lestru !
J’aime beaucoup le groupe sarde « Tenores di Bitti »
« Ballu Lestru » un chant profane :
Chant sacré :
J’ai travaillé sur les sources grégoriennes et les chants du Moyen Age
Chant grégorien
Hildegarde von Bingen
Chants du Moyen Age
Stella splendens du Libre Vermell de Montserrat par Micrologus
Alleluia de Perotin – Ecole de Notre Dame de Paris
Chants chrétiens orientaux
Les chants de la Méditerranée orientale offrent une comparaison intéressante : les chants chrétiens d’abord, syriaques, araméens, ou coptes. Quelques exemples :
« Taw Nimar » un chant chrétien araméen par Esther Lamandier
Chant traditionnel maronite avec Soeur Marie Keyrouz